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Rémouleur à Erevan – Arménie – 1962

20 mars 2015

Géographiquement située à l’Est de l’Europe, dotée d’un riche héritage culturel, l’Arménie est une des plus anciennes civilisations au monde. Ce pays, cher au cœur de Charles Aznavour, fut le premier à adopter le christianisme comme religion d’État en 301. République socialiste soviétique, elle prit son indépendance en 1991. Petite, montagneuse et enclavée, l’Arménie bénéficie du support fourni par sa diaspora qui finance de nombreux projets (d’après Wikipedia).

Arménie Erevan Mai 68 Rue Lénine

Ce sont peut-être des français d’origine arménienne qui ont pris cette photo en 1962. Issue d’un album (traces de colle au dos), elle est à bords dentelés comme cela se faisait à l’époque. Et, agréable surprise, ils ont eu la bonne idée d’inscrire au verso : Erevan, mai 62, rue Lénine. Exemplaire !
Le rémouleur utilise un banc caractéristique de la région, semblable à ceux que l’on trouvait en Russie et dans les pays voisins de l’Europe orientale.
Si on y regarde bien, l’homme n’utilise pas de pédales, ce qui lui permet de travailler assis. Et pour cause, les meules sont entraînées par un moteur électrique placé en dessous d’elles. Un câble électrique transporte le courant depuis un boîtier que l’on voit en bas à gauche de la photo ci-dessus. Mais que contient ce boîtier ? Un contacteur relié au réseau électrique ? Où peut-être une batterie… Allez savoir.
Une plaque accrochée au banc, sans doute obligatoire à l’époque, comporte vraisemblablement les détails de l’accréditation du rémouleur l’autorisant à travailler dans la rue.
Merci à celui ou à celle qui a fixé cet instant et qui nous permet, plus de cinquante après, de revivre une scène de Erevan, la capitale de l’Arménie.

Arménie Erevan Mai 68 Rue Lénine detail

Moscou 1900

29 juin 2010
Carte postale plus que centenaire expédiée de Moscou vers la France le 30 mai 1900. Comme toujours à cette époque, l’adresse occupe le verso alors que la correspondance s’écrit dans une petite surface en dessous de l’illustration. Outre la photo du rémouleur, c’est le texte en français que l’on remarque. Fin observateur, l’expéditeur de la carte écrit :
« Repasseur ambulant de Moscou, la différence avec chez nous c’est qu’ils repassent à sec, ils ont, ces repasseurs, les mêmes cris qu’en France, portent leur instrument sur l’épaule en cherchant l’ouvrage. »
Observations intéressantes, notamment le fait que les russes repassent à sec. On ne voit effectivement pas de réserve d’eau sur l’instrument de ce rémouleur. Leurs cris sont lancés comme en France mais à coup sûr en russe. Remarquer le long tablier qui protège les vêtements. Quant au banc, typique de l’Europe orientale, il était porté sur le dos; on le sait aujourd’hui par d’autres photos ou gravures mais en 1900 c’était moins évident. Enfin, comme il n’y a pas de coffre de rangement sur le banc, les outils et accessoires devaient être transportés dans le sac à fermoir que l’homme porte en bandoulière.
On peut rapprocher ce document de ceux publiés dans un de nos articles précédents : Moldavie : fin du XIXe (lien direct).


Moldavie : fin du XIXe

3 octobre 2008

Avec un PIB inférieur à celui du Bangladesh, la Moldavie, capitale CHISINAU, est le pays le plus pauvre d’Europe : le salaire mensuel moyen est de 150€. Située en Europe orientale, au nord-est de la Roumanie, avec une population de 3.400.000 habitants, cette démocratie parlementaire est membre du Conseil de l’Europe. Son histoire est riche en événements : fusions, éclate-ments, annexions, sécession… La Russie et la Roumanie se partagent une partie de son territoire depuis la fin de la deuxième guerre mondiale. La région la plus riche du pays a proclamé son indépendance en 1991, sous le nom de Trinistrie, et s’est placée sous la protection de la Russie… (CF l’article très détaillé de Wikipedia).
Que l’histoire d’un pays soit mouvementée ou pas, on a toujours besoin d’affûter les outils tranchants. En attestent ces deux belles photos de la fin du XIXe siècle. Le métier du rémouleur est caractéristique de l’Europe orientale : on le retrouve en Russie, en Pologne, en Roumanie…
Très large, en bois, un peu décoré (cf les rayons de la grande roue), il comporte trois meules. Il semble que la pédale soit triangulaire, l’homme peut ainsi se poster au centre du métier. La grande largeur permet de le porter aisément, un petit coussin sommaire fixé sur la traverse (bien visible sur la photo du haut) protège quelque peu l’épaule du porteur, le bras gauche stabilise l’ensemble. Le métier paraît ainsi très fonctionnel.
Remarquer que ces photos ont été prises en studio, notre tocilar en tenue d’hiver a donc posé. Bonne idée du photographe de l’époque : l’attention se porte sur l’unique sujet, celui qui nous intéresse. On lui doit sans doute aussi la bonne conservation de ses clichés.
Origine des photos : VIRTUAL CHISINAU, site en langue roumaine.
Voir aussi MOLDAVIE, LA TRAITE DES ÊTRES HUMAINS sur le site de Médecins du Monde.