Philogène Gagne-Petit n’est jamais allé au Mexique mais l’une de ses filles lui a rapporté il y a quelques années une brochure intéressante rassemblant des photos des petits métiers que l’on rencontrait au XXe siècle dans les rues de la capitale : Mexico. Comme en Europe, beaucoup de métiers étaient présents, des traditionnels aux plus insolites : vendeurs de crécelles, évangélistes, porteurs (sur le dos) d’énormes balles de paille, marchands d’oiseaux (canaris), musiciens de toutes sortes dont joueurs d’orgue de barbarie, etc.
Et bien entendu, les couteaux en inox n’existant pas encore, les rémouleurs avaient du travail. La photo ci-dessous en témoigne.
Le banc de cet afilador semble lourd, il paraît donc exclu qu’il le porte sur le dos. En conséquence on peut penser qu’il le bascule de 90° vers l’avant afin d’utiliser la roue d’énergie comme roue de déplacement. Un procédé de mobilité souvent utilisé en Amérique latine (Cf nos deux récents articles). La photo n’est pas suffisamment détaillée pour que l’on puisse distinguer ses outils et ses accessoires. D’après les véhicules en circulation, on peut situer la scène dans les années 60 comme l’indique ie catalogue placé à la fin du livre. La photo est légendée : le rémouleur vient de siffler, allusion sans doute à la flûte de pan utiliée couramment par les rémouleurs en Amérique latine.
– Références du livre : Ciudad de México – Espejos del sigle XX – José Joaquin Blanco – Ediciones ERA, 2004.