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Le rémouleur de William Henry Vernon

13 octobre 2014

On a peu d’éléments concernant le peintre anglais William Henry Vernon (1820-1909) malgré la profusion d’informations disponible sur Internet.
Quelques reproductions de ses œuvres nous montrent essentiellement des paysages bucoliques et quelques figures de son temps.
Soyons-lui reconaîssant d’avoir peint à un moment de sa carrière un rémouleur, anglais bien entendu.

William Henry Vernon The scis grinder 1856

Cette œuvre de dimensions 55cm x 65cm a été peinte en 1856, le peintre avait alors 36 ans. Malgré un côté très théâtral, la représentation du banc de rémoulage en bois semble fidèle. On suppose que le déplacement se faisait après basculement de l’ensemble. La présence de la cloche nous enseigne que ce rémouleur était itinérant. Enfin, côté social, comme souvent, un enfant est là ainsi qu’un chien. On peut se demander, vu le costume, si cet enfant est un curieux du quartier ou bien si c’est l’aide, voire le fils du rémouleur qui est lui-même assez bien vêtu ! Mystère.
Le site d’un marchand d’art évalue ce tableau entre 15.000 et 20.000 USD soit entre 12.000 et 16.000 € environ. Au fil des siècles, les rémouleurs ont pris du galon…
Il s’agit tout-de-même d’une belle œuvre picturale qui les honore. Merci à William Henry Vernon.

L’enfant « arrotino » de Naples

6 avril 2010

C’était au XIXe siècle, peut-être encore au début du XXe. Le travail des enfants était peu ou pas encore réglementé. Déjà, bien avant la révolution industrielle, les familles modestes des zones rurales (campagne, montagne) devaient, pour survivre, mettre au travail leurs jeunes enfants. Il en fut ainsi des petits ramoneurs, enfants loués ou vendus par milliers à de redoutables patrons, véritables exploiteurs pour la plupart. Si l’image des petits ramoneurs est répandue, celle des petits rémouleurs l’est moins. En voici néanmoins un témoignage : un jeune garçon de la région de Naples.
Dans son ouvrage AU PAYS DES ÉMOULEURS, Henri Amblès note qu’en Lorraine les enfants partaient en campagne vers l’âge de 11-12 ans, accompagnant qui un père, qui un oncle, qui un patron… On les appelait alors des mousses. Peut-on imaginer aujourd’hui les conditions dans lesquelles ces enfants vivaient sur le trimard, faisant des centaines de kilomètres à pied, dormant souvent à la belle étoile, pendant des mois loin de leur famille ?
Cette photo italienne est un témoignage poignant, quasiment unique. Elle fut utilisée en 1994 comme image choc de l’affiche de l’exposition La petite histoire du rémouleur présentée par le Musée de la Coutellerie de Thiers.
Informations sur le livre AU PAYS DES ÉMOULEURS, sur la colonne de droite.
Pour visiter le site du Musée de la Coutellerie de Thiers, cliquer sur l’adresse, rubrique On aime ces sites sur la colonne de droite.

Bonne année avec le calendrier des Postes

1 janvier 2009

calendrier-remouleur-detailC’était en 1951, ce calendrier entrait en service pour 365 jours. 
LES PETITS MÉTIERS DES RUES, tel est le thème des illustrations. Aujourd’hui on ajouterait AUTREFOIS. Les petits métiers illustrés sont : le Rémouleur, le Brocanteur, la Marchande de fleurs et le camelot. Remarquons que ce dernier n’est pas flanqué d’une majuscule. Était-ce la volonté de l’illustrateur ? Celui-ci, qui signa DornacH, nous croque un rémouleur mieux que nature: la relation entre la fillette et le rémouleur est évidente. Ici pas besoin de bulle comme dans une BD, à nous d’imaginer même si cet échange est silencieux… Le métier de rémouleur a toujours fasciné les enfants. 
Six ans après la fin de la deuxième guerre mondiale il y avait encore, semble-t-il, des rémouleurs dans les rues des villes.

calendier-remouleur1951

 

Cette année-là, entre autres, Louis Jouvet mourait dans son Théâtre de l’Athénée tandis qu’aux États-Unis les Rosenberg étaient condamnés à mort… La guerre froide se concrétisait en Corée. La France découvrait Félix Leclerc et Gérard Philipe triomphait en Avignon…

Cliquer sur l’image du haut pour l’agrandir. 


L’arrotino

21 Mai 2008

arrotino, knife grinder, amolador, afiladorVoici une gravure de belle facture :L’Arrotino d’après une peinture de Francesco Maggiotto (Venise 1750-1805).
Ce n’est pas un rémouleur ambulant mais, outre sa valeur artistique, cette œuvre est intéressante sur le plan documentaire. Elle met en scène deux personnes : le rémouleur et un enfant. L’emploi d’enfant était très fréquent, notamment comme ici pour tourner la manivelle, et quelle manivelle par rapport à la taille de l’exécutant ! En Lorraine, au XVIIIe siècle, il était fréquent d’emmener des enfants en tournée pendant plusieurs mois : on les appelait alors les mousses.
Les outils à repasser sont courants : ciseaux de grande taille, hache, hachoir, lame de rabot et… couteau. Quant à l’atelier du rémouleur il est de bric et de broc, tout juste ce qu’il faut pour s’abriter quelque peu des intempéries.
Enfin, il existe une ambiguïté quant à la commande de la rotation de la meule : il se pourrait que l’enfant entretienne seulement le mouvement. En effet, l’homme a le pied droit sur une planche pédale assez longue qui commande probablement la rotation.
Gravure de Giovanni Volpato, éditée à Venise par Nicolo Cavalli, 1800.
Gravure de grand format : 29 x 37 cm sur une feuille de 40 x 54 cm.