Posts Tagged ‘Espagne’

Paso el afilador

11 décembre 2015

À l’approche des fêtes de fin d’année, sans oublier les évènements terribles de janvier et novembre 2015, autorisons nous un peu d’humour.
« Le rémouleur est passé » (Paso el afilador), c’est une histoire très courte en bande dessinée à la Une d’une revue enfantine espagnole : TBO, N° 543, à 4 pesetas. Elle pourrait dater des années 50, une supposition seulement…
Ce qui nous intéresse ici, bien entendu, c’est le thème de cette BD. En quatre images et seulement une bulle, l’auteur rend hommage aux rémouleurs : toujours obsédés par des lames bien propres et reluisantes !
Ce qui est drôle aussi c’est que le banc du rémouleur est représenté comme un jouet d’enfant. Sans doute pour que ceux-ci ne soient pas désorientés par une représentation trop sophistiquée. Et tout cela en présence du chien !
Bref, une histoire courte traitée avec beaucoup d’humour.

Paso el afilador

Le rémouleur d’Antonio de Puga – Espagne – 1640

12 juin 2015

Cette superbe peinture nous ramène près de 400 ans en arrière… Oeuvre de Antonio de Puga en 1640 (certains la situent en 1635), elle est classée parmi les œuvres de l’École Espagnole avec les peintures de Diego Velazquez, entre autres génies.
Il est né en 1602 à Ourense en Galice, fils d’un tailleur du même nom et de Ynes Rodriguez. Il a aimé peindre des scènes avec de petites gens comme ce rémouleur. Et comme par hasard, il est né dans une ville réputée depuis toujours pour la fabrication d’excellents couteaux. Il a donné à sa province natale ses lettres de noblesse en peinture et ses œuvres sont exposées dans de grands musées du monde entier.
Celle-ci, El afilador, est présentée au Musée de l’Ermitage de Saint-Pétersbourg en Russie.

Puga afilador

Dans ce tableau, Puga ne s’intéresse pas à l’environnement. Il privilégie le repasseur et son banc qui occupe l’essentiel de l’espace. Les clients sont quelque peu relégués dans la moitié gauche de l’œuvre.
Le banc est très rustique : type brouette avec roue pleine, plusieurs éléments sont assemblés avec des cordes. Le réservoir à eau, un tonnelet, est de bonne taille. Les supports de la meule sont rudimentaires.
Le rémouleur affûte un poignard, l’homme en noir lui tend une pièce, preuve pour le spectateur que le rémouleur est bien un gagne-petit..
On ne sait pas si le soldat a quelque objet à faire affûter, peut-être que le poignard est à lui…
Un peu coincée à l’extrême gauche du tableau, une jeune femme attend son tour avec, semble-t-il, un hachoir dans la main. Elle regarde le spectateur et semble dire, en posant l’autre main sur son ventre rond, qu’elle attend un enfant, cinquième personnage de cette composition.
Cette belle œuvre a toujours fasciné Philogène !
– Le tableau, huile sur toile, mesure 118 x 158 cm.
– Voir l’œuvre en grand format en cliquant sur l’image.
– Dans la cathédrale de Ourense, sa ville natale, une plaque honore l’artiste. (lien direct).

Afilador sur le chemin de Saint-Jacques…

30 avril 2013

Afilador village de Obirgo Espagne 4

Saisies en 2007, voici deux belles photos d’un afilador (rémouleur en espagnol) arpentant les rues ensoleillées du village de OBIRGO, à l’ouest de l’Espagne, entre les villes de Leon et Astorga, sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle.
Certes il n’est pas en plein travail mais on voit bien le dispositif adapté sur sa bicyclette : une poulie fixée sur la roue arrière, une barre métallique fixée verticalement sur le cadre et à son extrémité supérieure les meules sur un axe, une courroie (ici débrayée) destinée à la transmission du mouvement, enfin le chevalet (là relevé) qui permet de soulever la roue arrière pour qu’elle tourne dans le vide.
L’homme n’est pas tout jeune. A-t-il fait ce travail toute sa vie ? Ou bien, signe des temps européens, s’est-il mis à cette tâche pour s’en sortir eu égard à la situation actuelle du pays ? Allez savoir…
Merci à Serge, auteur de ces belles photos, fidèle du Chemin de Saint-Jacques qu’il parcourt habituellement en VTT. Merci également à Irène qui a créé le lien entre Serge et Philogène Gagne-Petit.
Et vous, cher(e) lecteur(trice), vous pouvez aussi nous soumettre une photo de rémouleur, elle sera vue dans le monde entier…
Note : la photo du haut peut être agrandie en cliquant dessus.
– Photos © Serge Fichant. Droits réservés. Creative Commons Paternité.

Afilador village de Obirgo Espagne

Le rémouleur aux oiseaux

19 novembre 2008

Rémouleur et poète, c’est assez fréquent, nous l’avons déjà évoqué sur ce blog. C’est sur la place de la Font de Tarragone, en Espagne, que cet afilador exerçait au moment ou elmaky74 a pris cette belle photo il y a quelques mois.
Le métier est équipé d’un moteur, certainement à explosion, on ne voit pas très bien. Il y a au moins deux meules, une à chaque extrémité de l’axe. Le matériel est transporté sur un triporteur et celui-ci est probablement propulsé par le même moteur car aucune pédale n’apparaît.
L’élément poétique de cette installation est la cage à oiseaux que promène avec lui notre homme. Il vend des accessoires pour l’élevage des volatiles et il semble même qu’il y ait quelques spécimens dans la cage ! Ça pourrait être des serins, voire des perruches…
Original cet afilador et poète avec cela : c’est le rémouleur aux oiseaux.
Photo © elmaky74. La voir en plusieurs formats sur sa GALERIE.

remouleur-aux-oiseaux

Le repos du rémouleur

6 novembre 2008

Pas de technologie aujourd’hui, plutôt un peu de psychosociologie !
Belle photo d’un rémouleur espagnol au repos près de son outil de travail. Bon, on pourrait l’avoir oublié mais le rémouleur, il mange, il boit, il dort aussi… Il vit quoi !
Photo © A. Martin. Pas d’indications sur les conditions de prise de vue : lieu, date, etc
Voir l’original sur le site Web de Vion.

afilador-qui-dort1

La solitude du rémouleur

20 août 2008

Belle carte postale du premier quart du XXe siècle.
Camprodon est une petite ville (2300 habitants) de la Catalogne espagnole, dans les Pyrénées, près de la frontière française. Elle est située dans un espace naturel de montagne de grande beauté. Elle possède d’importants monuments médiévaux, de la Renaissance et Art Nouveau. Le bourg a pour origine le monastère bénédictin de Sant Pere. C’est le lieu de naissance du compositeur Isaac Albeniz où un musée lui est dédié. Parmi les activités industrielles de cette bourgade, on note la fabrication de biscuits et de charcuterie dont plusieurs spécialités.
C’est sans doute pour aiguiser les couteaux de quelques ateliers de charcuterie que le rémouleur figurant sur cette carte postale était en tournée à Camprodon en ce début de XXe siècle. À l’instant de la photo, il semble en pause pour souffler quelque peu. Ou bien attend-il les clients ? On aperçoit au bout de la rue de St Roch quelques silhouettes mais la zone où se trouve notre repasseur est désespérément vide. Notre homme est seul effectivement et l’impression de solitude est encore accentuée par la voûte du premier plan qui semble peser sur le rémouleur et son métier. Une solitude que devaient connaître épisodiquement nombre de travailleurs itinérants lors de leurs tournées. Notons qu’il n’y a pas de roue pour déplacer le métier qui se portait alors sur le dos selon la tradition dans cette région montagneuse de l’Espagne.
Merci au photographe de l’époque
pour cette belle photo qui, sans le rémouleur, aurait moins d’intérêt malgré une grande profondeur et de belles valeurs de gris comme savaient les rendre les imprimeurs d’antan…
Pour compléter, voir notre article du 3 juin 2008 : EL AFILADOR ainsi qu’une superbe vue du pont de Camprodon (dont on voit l’une des voûtes ci-dessus), photo signée Braid44.

El afilador

3 juin 2008

EL AFILADOR : intéressante carte postale de 1900 représentant un rémouleur espagnol.
À l’origine, un lavis signé Z. Muñoz Lucena, Cordoba.
L’homme à la pipe porte sur le dos un métier dont la structure est allégée eu égard à la façon de le transporter. Le rémouleur stabilise ce métier en passant sa main gauche dans la structure, sa main droite tient une sorte de canne qui doit être reliée à un élément du métier. Il semble qu’il n’y ait rien d’autre pour accrocher l’outil de travail sur le dos. L’homme est légèrement penché vers l’avant pour compenser le poids du métier.
Le visage du rémouleur n’est pas joyeux, il traduit la difficulté d’une vie pas facile tous les jours, cela accentué par le traitement de l’œuvre au lavis : noir, gris avec peu de nuances. Un beau témoignage sur les afiladores à la fin du XIXe siècle.

Inscriptions en bas à gauche : 430 HAUSER Y MENET. – MADRID.
À droite : DE BLANCO Y NEGRO Revista Ilustrada Madrid.