Étameur mais aussi rémouleur

Peu après la seconde guerre mondiale (1939-1945), comme autrefois, on pouvait encore rencontrer des itinérants qui exerçaient plusieurs métiers. Par exemple, certains rémouleurs, outre leur spécialité, l’affûtage, réparaient les parapluies, d’autres ramassaient les peaux de lapin, ils furent nombreux aussi à vendre des couteaux, des ciseaux… C’était bien sûr un avantage de pouvoir cumuler ainsi plusieurs savoir-faire. Les recettes, le plus souvent modestes, augmentaient sensiblement grâce à ce cumul.

Étameur rémouleur

En voici un bel exemple, une gravure découpée dans le MAGASIN PITTORESQUE, un magazine du XIXe siècle. Cette illustration de 1871 est issue d’une page qui relate le passage d’un étameur dans un village.
C’est Pierre, l’enfant de la famille qui annonce à sa mère, aubergiste, l’arrivée du petit métier. On perçoit la volonté pédagogique de l’article. Voici quelques lignes du début :
– Tiens, fit la ménagère, c’est le père Bontemps. Vous arrivez bien à propos : mes casseroles sont noires, mes couteaux ne coupent plus ; Julien a défoncé sa grêle, et la mère Joli a des cuillères à fondre.
Et plus loin :
– Après avoir repassé couteaux et ciseaux, l’étameur fit rougir les casseroles, les passa dans l’acide pour les nettoyer puis, les ayant chauffées de nouveau, il les posa dans l’étamure et les arrosa en tous sens avec le métal en fusion. À l’aide d’une poignée d’étoupe, il fit disparaître les boursouflures ; puis il les jeta dans l’eau froide pour empêcher l’étamure de couler. Pierre ne le quittait pas d’une semelle, il le regardait couler l’étain dans le moule de cuivre, le refroidir avec un linge mouillé, l’ouvrir tout fumant, en retirer la cuillère, couper les bavures et tout ça moyennant 60 centimes de façon par douzaine.
Et ainsi de suite, l’homme, raccomodeur de faïence, répare ensuite quelques assiettes brisées.
L’article se termine ainsi :
– Vois petit, comme il a fallu en trouver des choses pour réparer tout ça.
– Vous dites vrai, répondit le garçon : si on n’avait pas inventé la poêle, je ne mangerais peut-être pas de ces bonnes omelettes que j’aime tant.
Il est précisé dans l’article que l’étameur se déplace dans une carriole tirée par un âne.
L’étameur, dessin de Sellier d’après Mme Destriché in LE MAGASIN PITTORESQUE, 1871.

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Une Réponse to “Étameur mais aussi rémouleur”

  1. gima46 Says:

    C’est vrai qu’il y avait plein de petits métiers très interessants.J’ai souvenance de personnages qui passaient dans la rue en criant AOP PATI, ils achetaient surtout les peau de lapin et des tas de bricoles , c’était fin des années 40 début 50

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