Philogène Gagne-Petit avait publié il y a quelques années cette carte postale en noir et blanc. La revoici aujourd’hui mais cette fois en couleurs. Le texte est presque le même que celui publié le 6 avril 2010. La carte postale ci-dessous a été expédiée en 1918.
C’était au début du XXe siècle. Le travail des enfants était peu ou pas encore réglementé. Déjà, bien avant la révolution industrielle, les familles modestes des zones rurales (campagne, montagne) devaient, pour survivre, mettre au travail leurs jeunes enfants. Il en fut ainsi des petits ramoneurs, enfants loués ou vendus par milliers à de redoutables patrons, véritables exploiteurs pour la plupart. Si l’image des petits ramoneurs est répandue, celle des petits rémouleurs l’est moins. En voici néanmoins un témoignage : un jeune garçon de la région de Naples.
Dans son livre AU PAYS DES ÉMOULEURS, Henri Amblès note qu’en Lorraine les enfants partaient en campagne vers l’âge de 11-12 ans, accompagnant qui un père, qui un oncle, qui un patron… On les appelait alors des mousses. Peut-on imaginer aujourd’hui les conditions dans lesquelles ces enfants vivaient sur le trimard, faisant des centaines de kilomètres à pied, dormant souvent à la belle étoile, pendant des mois loin de leur famille ?
Cette photo italienne est un témoignage poignant, quasiment unique. Elle fut utilisée en 1994 (en noir et blanc) comme image choc de l’affiche de l’exposition La petite histoire du rémouleur présentée par le Musée de la Coutellerie de Thiers.
Pour visiter le site du Musée de la Coutellerie de Thiers : sur la colonne de droite, aller à la rubriquePhilogène aime ces sites. Note : en 2002, un rapport de l’OIT (Organisation Internationale du Travail) donne une estimation pour l’année 2000 de 211 millions d’enfants travailleurs dans le Monde, ayant entre 5 et 14 ans (Source : Wikipedia).
Pas sûr mais probable : l’homme, rémouleur, qui repasse un couteau pour la vieille dame, est aussi un artiste. Déjà, on peut remarquer que ses vêtements, le pantalon, la casquette mais surtout la chemise, sont en harmonie avec la décoration de son banc de rémoulage. Une décoration à la fois contemporaine mais aussi inspirée de fresques chevaleresques. Étonnant tout-de-même !
Peut-être que cela l’aidait à pousser l’ensemble qui paraît massif, sans doute lourd. Et comme très souvent autrefois, l’homme réparait aussi les parapluies.
Cette photo est un document précieux, scène de la vie populaire à Palerme (Italie) au milieu du XXe siècle. Elle est l’œuvre d’un photographe qui a su saisir le moment décisif de la relation commerciale entre le rémouleur et sa cliente.
– Carte postale éditée en 1992 à l’occasion d’une foire philatélique à Palerme. – La photo est de Lupo S. – Inscription au verso de la carte : Arrotino (ammola cutieddi).
La France célèbre actuellement LE PRINTEMPS DES POÈTES, Philogène Gagne-Petit s’associe à cette campagne en offrant une carte postale italienne du début du XXe siècle qui unit rémouleur et poésie. – Italie, XIXe siècle : “ Les intellectuels d’orientation démocrate, fascinés par les enseignements de Mazzini, ont projeté dans leurs écrits leurs expériences humaines et politiques sur un plan idéal. Certains ont participé à des actions audacieuses et souvent malheureuses. On pense par exemple au poète vénitien Arnaldo FUSINATO (1817-1889), auteur du Chant des insurgés (Canto degli insorti) tandis qu’il combattait au premier rang, en mars 1848, pour défendre la ville de Venise contre les Autrichiens. La poésie patriotique avait la fonction de soutien immédiat et choral à l’action politique et militaire, par le biais d’un langage simplifié, proche de l’ébauche. « (1)
Traduction du poème de Arnaldo FUSINATO figurant sous la photo : Nous chantons ! Les chants sont rudes comme le métier.
Sincère est la joie du pauvre ouvrier, Une âpre misère le prive et l’enchaîne, Mais l’âme est sereine, mais le cœur est libre.
1– Texte extrait de Littérature et formation politique des patriotes italiens au XIXe siècle de Laura FOURNIER-FINOCCHIARO, In Les cahiers de psychologie politique, N° 17, Juillet 2010. À consulter en cliquantICI.
Jacques CALLOT, né et mort à Nancy (1592-1635) est un dessinateur et graveur lorrain dont l’œuvre la plus connue est Les Grandes Misères de la guerre (dix-huit eaux-fortes), évoquant les ravages de la guerre de Trente Ans qui se déroulait en Europe. Enfant précoce, passionné par l’art, il s’enfuit de sa famille à douze ans et rejoint Rome en suivant un groupe de bohémiens pour y satisfaire sa passion et apprendre la technique de la gravure… Il retourne plus tard à Florence et s’affirme comme un grand maître. (d’après Wikipedia).
C’est de l’une de ses eaux-fortes les plus célèbres, la foire de L’Impruneta, réalisée en Italie, qu’est extraite la planche ci-dessus. Avant L’Impruneta, aucun artiste n’avait représenté pareille foule : 1138 hommes et femmes, 45 chevaux, 67 ânes, et 137 chiens ! On voit que le banc, de type brouette, est réalisé sommairement en bois avec quelques branches assez rectilignes. Les assemblages sont assurés par des ligatures. Un petit baquet fournit l’eau pour le refroidissement. Il n’y a pas de pédale, la rotation est obtenue par une manivelle montée sur l’axe de la meule d’où la nécessité d’un quidam tourneur. Il semble que l’arrotino ait du travail… – Vue de L’Impruneta avec la localisation de l’arrotino en cliquantICI. – À voir : une courte vidéo sur L’Impruneta en cliquantLÀ.
La faible lisibilité de cette photo n’enlève rien à son intérêt historique. Elle a été prise en Italie à la fin du XIXe siècle.
Ce qui surprend tout d’abord, c’est le très grand diamètre de la roue d’énergie. Ensuite on se rend compte que l’ensemble fonctionne avec deux personnes : le rémouleur et un aide tourneur, un enfant apparemment. À priori, il n’y a pas de manivelle sur cette roue d’énergie, l’enfant-tourneur entretient la rotation en tirant de la main, munie d’un gant, sur chacun des rayons. Il doit probablement alterner les mains pour répartir la fatigue. C’est le départ qui doit être rude car la roue est lourde. Ensuite, grâce à son inertie il suffit d’entretenir… Facile à dire mais épuisant à la longue, surtout pour un enfant.
Techniquement, la roue d’énergie une fois lancée, vu son important diamètre, transmet une grande vitesse de rotation à la meule qui est de bonne dimension.
Ce banc énorme est-il mobile ? Sans doute car l’environnement ressemble à une rue. Reste à savoir comment s’effectue le déplacement…
Autrefois, pour beaucoup, le métier de rémouleur était physiquement très dur. C’est ce que confirme cette photo. Y compris et surtout pour les enfants que l’on nommait dans certaines régions les mousses, en Lorraine en particulier. – Dans un précédent article on peut voir un banc assez similaireICI .
– Un enfant-tourneur en Italie LÀ.
Cette vidéo présente le travail de Monsieur Antonio DE CARLI, arrotino (rémouleur), quelque part en Italie. Il est sédentaire, il repasse les lames de couteaux ou de ciseaux dans sa cave. Peut-être fut-il itinérant dans le passé ? Le réalisateur, Sergio BISSOLI, prend le temps de nous montrer les différentes étapes du travail et comment le rémouleur emballe simplement mais sûrement les objets aiguisés jusqu’à ce que la cliente vienne les rechercher. Les bruits ambiants, en particulier celui du moteur et de la transmission qui actionnent la meule, complètent le décor. Intéressant ! – Vous avez le choix entre plusieurs définitions, la moins bonne étant 240p. – Durée : 6mn47
C’était au XIXe siècle, peut-être encore au début du XXe. Le travail des enfants était peu ou pas encore réglementé. Déjà, bien avant la révolution industrielle, les familles modestes des zones rurales (campagne, montagne) devaient, pour survivre, mettre au travail leurs jeunes enfants. Il en fut ainsi des petits ramoneurs, enfants loués ou vendus par milliers à de redoutables patrons, véritables exploiteurs pour la plupart. Si l’image des petits ramoneurs est répandue, celle des petits rémouleurs l’est moins. En voici néanmoins un témoignage : un jeune garçon de la région de Naples.
Dans son ouvrage AU PAYS DES ÉMOULEURS, Henri Amblès note qu’en Lorraine les enfants partaient en campagne vers l’âge de 11-12 ans, accompagnant qui un père, qui un oncle, qui un patron… On les appelait alors des mousses. Peut-on imaginer aujourd’hui les conditions dans lesquelles ces enfants vivaient sur le trimard, faisant des centaines de kilomètres à pied, dormant souvent à la belle étoile, pendant des mois loin de leur famille ?
Cette photo italienne est un témoignage poignant, quasiment unique. Elle fut utilisée en 1994 comme image choc de l’affiche de l’exposition La petite histoire du rémouleur présentée par le Musée de la Coutellerie de Thiers. Informations sur le livre AU PAYS DES ÉMOULEURS, sur la colonne de droite.
Pour visiter le site du Musée de la Coutellerie de Thiers, cliquer sur l’adresse, rubrique On aime ces sites sur la colonne de droite.
La scène se situe en Suisse italophone, dans les années 20. Cette carte postale est écrite au dos et le cachet de la Poste indique 1927.
Dans le canton du Tessin, il est une jolie ville située sur la rive nord du lac du même nom : Lugano. C’est la 3e place financière suisse et, grâce à son climat et à sa végétation luxuriante, un centre touristique important.
Le rémouleur, chapeau sur la tête, quitte la ville et emprunte la route de Castagnola, à l’époque une commune voisine, aujourd’hui quartier de Lugano. Au fond, le Monte San Salvatore qui domine la ville et le lac. L’homme pousse son banc à une roue, cette grande roue polyvalente qui est utilisée aussi pour le rémoulage, caractéristique des métiers des rémouleurs italiens avant que ceux-ci adoptent la bicyclette.
À bien y regarder, l’homme est accompagné, il est suivi d’un enfant en bas âge, pieds nus dirait-on. Cependant, dans ce cadre pittoresque et grandiose, ces individus semblent bien seuls. La circulation ne doit pas être très dense même s’il y a quelques traces sur la chaussée…
Cette belle carte postale ancienne (avec ses niveaux de gris) nous renvoie à celle de Camprodon publiée le 20 août 2008. Cf notre articleLa solitude du rémouleur(lien direct). Cliquer sur l’image pour afficher le rémouleur et l’enfant en grand format.
Remarquable témoignage photographique colorisé qui suscite toujours l’émotion, ce document anonyme est de la deuxième moitié du XIXe siècle. Il figure sur une carte postale expédiée de New-York le 15 juin 1913. On ne peut pas dire que la joie se lit sur les visages des habitants de ce quartier italien de Mulberry Bend, ainsi nommé parceque la rue faisait uncoudedans Manhattan. Chassant quelque peu les Irlandais arrivés des décennies plus tôt, c’est là que s’installèrent en nombre à partir de 1870 les immigrants venus de toute l’Italie. Les conditions de vie étaient extrêmement précaires, pour preuve : 65% des morts étaient des enfants de moins de cinq ans. Les italiens importèrent leurs traditions mais aussi la Mafia ! Et l’on nomma le quartier Little Italy.
La Mairie de New-York, de décisions en reports, se décida enfin à éradiquer ces taudis insalubres, zone urbaine qualifiée de « grand lieu de vice et de crime ». Le quartier fût rasé à partir de 1884 et dix ans plus tard il était remplacé par le Mulberry Park aujourd’hui Colombus Park. Ce rémouleur, ou plutôt arrotino, utilise un métier typiquement italien et pour cause ! Ce métier était-il importé ? Peut-être mais plus probablement fabriqué sur place dans la tradition.
Cette photo est un document précieux à double titre : social et technique. Nombreux documents sur le Net au sujet de Mulberry Bend, en particulier les photos de Jacob Rils.
Peinture d’ambiance de Gianni Dall’Omo intitulée L’ARROTINO, comme il se doit… Certes on pourrait discuter de la composition de cette œuvre avec l’arbre qui partage l’image en deux. Soit ! Elle nous rappelle simplement que le rémouleur, petit métier de la rue, devait, comme son collègue qui pousse une charrette, affronter bien emmitouflé les frimas de l’hiver pour rapporter quelques sous au foyer. Voila pourquoi avec ses petits défauts, cette peinture nous plaît malgré tout par l’atmosphère qu’elle évoque. Et vous qu’en pensez-vous ? Visitez le riche site de Gianni Dall’Omo (lien direct).
Voici une gravure de belle facture :L’Arrotino d’après une peinture de Francesco Maggiotto (Venise 1750-1805).
Ce n’est pas un rémouleur ambulant mais, outre sa valeur artistique, cette œuvre est intéressante sur le plan documentaire. Elle met en scène deux personnes : le rémouleur et un enfant. L’emploi d’enfant était très fréquent, notamment comme ici pour tourner la manivelle, et quelle manivelle par rapport à la taille de l’exécutant ! En Lorraine, au XVIIIe siècle, il était fréquent d’emmener des enfants en tournée pendant plusieurs mois : on les appelait alors les mousses.
Les outils à repasser sont courants : ciseaux de grande taille, hache, hachoir, lame de rabot et… couteau. Quant à l’atelier du rémouleur il est de bric et de broc, tout juste ce qu’il faut pour s’abriter quelque peu des intempéries.
Enfin, il existe une ambiguïté quant à la commande de la rotation de la meule : il se pourrait que l’enfant entretienne seulement le mouvement. En effet, l’homme a le pied droit sur une planche pédale assez longue qui commande probablement la rotation. Gravure de Giovanni Volpato, éditée à Venise par Nicolo Cavalli, 1800. Gravure de grand format : 29 x 37 cm sur une feuille de 40 x 54 cm.
Nous enrichissons régulièrement cette galerie de chromolithographies (chromos en abrégé) mettant en valeur le métier de rémouleur.
Pour tout savoir sur l'histoire et la technique de la chromolithographie, consulter Wikipedia.
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